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Sauver l’Ecole Antoine de Tamatave

L'Ecole Antoine de Tamatave est entièrement gérée par "Terre des Enfants". Elle va de la maternelle (grande et moyenne section) au primaire (du CP au CM2). Elle a la particularité de posséder une "Classe intégrée" qui accueille des enfants souffrant de divers handicaps et ne pouvant être admis dans d'autres écoles.

Du fait d'une baisse des dons qui est notoire depuis quelques années, l'Ecole Antoine accuse régulièrement un déficit financier que nos réserves ne permettront pas de compenser à terme. Nous sommes pourtant décidés à sauver cette école qui permet aux enfants les plus pauvres de la ville d'avoir le droit à l'instruction tout en ayant accès à une cantine à tarif modique.

Notre bilan financier                                                                        

Nos dépenses :

  - Nous employons 14 salariés (professeurs, personnel de cuisine, d'entretien, de gardiennage) qui constituent une masse salariale d'environ 13 000 € par an.            

  - Nous servons les repas des élèves tous les jours de la semaine. Nos dépenses de cantine atteignent 10 000 € par an. Chaque repas est facturé 4 centimes d'euros, ce qui est un prix très faible, compte tenu de l’augmentation du prix du riz et des provisions diverses.

  - Nous assurons également les réparations lourdes pour 1 000 € par an. Il est nécessaire de reprendre les toitures ou de les refaire chaque année du fait des cyclones. Quelques dons et rentrées d’argent annexes nous permettent des petites réparations et aménagements (peintures, décoration, etc..).

Nos recettes :                                                                                               

  - La participation des parents est de 20 € (inscription annuelle) et 1,5 € (frais mensuels d'écolage). L’écolage permet de financer des repas équilibrés, mais aussi des repas de fêtes ainsi que des sorties scolaires. Cette participation nous situait parmi les écoles privées les moins chères de Tamatave. 

  - "Terre des Enfants" finance chaque année 24 000 €.


Notre plan d'actions

Pour équilibrer les comptes, le Conseil d’Administration de "Terre des Enfants" avait proposé pour la rentrée 2019 d'augmenter les frais de scolarité à une hauteur plancher observé dans les autres écoles de Tamatave et de supprimer la dotation de 10 000 € de cantine.

Cette décision s'est avérée lourde de conséquences car beaucoup de familles en difficulté ne pouvaient plus payer cette hausse des frais de scolarité. De plus, la cantine reste un élément déterminant dans cet environnement extrêmement précaire.

On a donc souhaité conserver la cantine en fonctionnement partiel. Les responsables locaux (que nous avons suivis) ont proposé de garder 3 jours de cantine au lieu de 5 jours et de passer l’écolage/cantine de 1,5 € à 5€ par mois. Ainsi, tous les frais de fonctionnement pouvaient être assurés par l’école.

Par ailleurs "Terre des Enfants" pouvait continuer à payer les salaires du personnel.


L'année scolaire 2019/2020.

Cette rentrée a été difficile. Selon la directrice, Mme Seheno, seulement la moitié de l’effectif de l’année précédente est revenu et un complément a été rapporté d’autres écoles. Le nombre d'élèves de l’école s'est réduit de 70%. Il est passé de 270 élèves à 189 élèves, ce qui est l’effectif adapté pour pouvoir travailler correctement. Ces élèves sont répartis dans 8 classes :

Maternelle : Moyenne Section (15 élèves) et Grande Section (19 élèves)

Primaire : CP1 (34 élèves), CP2 (30 élèves), CE (26 élèves), CM1 (23 élèves), CM2 (31 élèves)

Classe Intégrée :    11 élèves

Certains parents ont du mal a payer les frais d'inscriptions et ils en souffrent beaucoup. C’est donc moins de recettes pour le fonctionnement et la cantine. Les repas sont réduits à l’essentiel : Riz, sauces avec bas morceaux, un fruit bon marché.

A partir de décembre 2019, la situation s'est aggravée. Cinquante familles ne peuvent plus payer la cantine au début du mois. Les paiements sont alors retardés, voire réduits. Certaines familles ont cessé de payer. Mais on garde, malgré tout, les enfants. Comment renvoyer des enfants en cours d’année ? C'est ce que font pourtant la plupart des écoles privées.                                                 On continue à scolariser les enfants mais il n’y aura pas de sorties, moins de travaux manuels. On a supprimé le maître de gym, le maître de musique. On rognera sur l’entretien de l’école, mais la saison des pluies est destructrice et il faut assurer l’indispensable. Pour cela, nous verserons une aide prise sur nos réserves.

Cependant, cette situation ne peut pas durer.

La population du quartier de l’école est composée de petits commerçants, artisans, employés. Des gens modestes, pauvres qui se saignent pour scolariser leurs enfants dans une école d’expression française. Ces familles sont notre cœur de cible, la raison d’être de "Terre des Enfants".

Aussi, nous devons trouver une solution pour les faire revenir par des écolages abordables. Les enfants les plus pauvres sont parrainés. Nous pouvons encore augmenter ce parrainage, mais on ne pourra pas parrainer toute l’école !  Les parents sont prêts à faire beaucoup de sacrifices, car notre école est de qualité, alors que dans les écoles publiques « théoriquement gratuites » le fonctionnement est très dégradé : Grèves continuelles, instituteurs très peu formés, mal ou même pas payés, matériel inexistant, classes pléthoriques en ruines.

Pour sauver l’école, Il faudra déjà baisser le montant de l’écolage pour revenir à un effectif d'équilibre.


Et maintenant le Coronas Virus !

L’école est fermée depuis mars 2020. Au 1er mai, une centaine de cas a été confirmée dans l’île, mais aucun décès n'est à constater. La plupart des malades hospitalisés sortent au bout de quelques jours. Nous préparons le retour en classe en désinfectant les locaux, les rues, quand les éléments le permettent. Nous distribuons des masques. Le personnel est payé intégralement. Les gens ont peur, mais personne n’est touché à l’ONG. Nous prenons toutes les précautions possibles.

Et aussi les pluies battantes. Le 28 avril, les locaux de l'ONG ont été inondés et des fuites sont apparues sur la toiture. Les canaux sont bouchés, les routes inondées. "Pour arriver au siège de l'ONG, il faudra bientôt une pirogue" nous annonce Mme Sylla sa Directrice.

A l’Ecole Antoine, les salles de classe ont été désinfectées, mais nécessitent un coup de peinture et des réparations. Le personnel enseignant assurera cet entretien, quand les conditions de travail seront redevenues "normales".

Le matériel manque. Il n'y a pas de Thermo-flash à Tamatave, il faudra attendre fin mai. Les cache-bouches ont été donnés par le Cisco (Administration Scolaire Malgache) ainsi que des barres de savon, des bidons pour l'eau, du chlore et du produit désinfectant.

  • L'Artemisia sera distribué aux enfants. Quant aux adultes ils iront dans les fokontany ! On ne l'achète pas !
  • Les écolages ont été très peu payés au mois de mars et aucun n'a été perçu au mois d'avril du fait du confinement.