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Roumanie: Mission à Moldova Noua du 12 au 19 octobre 2018

Voici un résumé de notre mission qui s’est déroulée du 12 au 19 octobre 2018.

La situation socio-économique

Elle s’est dégradée terriblement ces 4 dernières années : fermeture de la firme internationale DELPHI installée en 2012 (1200 emplois supprimés en 6 ans), d’une usine de confection italienne (200 emplois), l’usine qui construisait des containers pour stoker les céréales a elle aussi fermé. Demeurent comme entreprises une usine de câbles pour ordinateurs ARANTRONIC (100 employés), et une petite usine de câbles pour la télévision. L’éloignement, l’isolement de la région due au massif montagneux de Carpates, le mauvais état des routes sont invoqués. C’est un fait réel, mais dramatique. Car la cité de béton de Moldova Noua a été construite dans les années 1966 lorsque la Mine de Cuivre a été mise en place, la mine a fonctionné 40 ans avec 6000 mineurs venus de toute la Roumanie, et a fermé en 2006.

Dans la cité la population diminue et vieillit: Pas d’avenir pour les jeunes diplômés ou pas ils partent soit vers la ville dynamique de Timisoara (165 kms) (0 % de chômage) soit à l’étranger surtout en Autriche, Allemagne, (la population de la Roumanie est de 19 Millions, 3 millions vivent à l’étranger). Deux jardins d’enfants, une école générale (comprenant classes du primaire et du collège) ont fermé. Restent dans la cité des jeunes sans aucune formation, des familles sans ressources, des retraités au revenu insuffisant mais propriétaires de leur appartement, parmi eux aussi beaucoup d’épouses vont travailler en Autriche où elles gardent des personnes âgées. Le nombre de petits commerces lui a augmenté dans la cité, ainsi que le nombre de petits restaurants. Les trois supermarchés existent toujours ainsi que les 3 banques, une grande salle de réception s’est ajoutée à celle déjà existante. La Roumanie est un pays chrétien trois églises trônent flambantes neuves au cœur de la cité (Eglise Orthodoxe, Baptiste et Pentecôtiste).

Autour de Moldova Noua les champs ne sont plus cultivés, laissés à l’abandon. C’est dans les petits villages serbes éloignés de 10 à 15 kms comme Pojejena, Macesti que l’on trouve une polyculture agriculture familiale basée sur la culture des choux, pomme de terre, maïs, poivrons ,tomates associée à un petit élevage, et à la présence de ruches. Là une impression de renouveau est frappante : les maisons sont rénovées, embellies, les rues entretenues, les jardins fleuris. Ces petits agriculteurs viennent au marché de Moldova vendre une partie de leur production.

Les écoles maternelles

Elles sont un havre de vie dans la cité. La Directrice est toujours Lavinia, elle s’occupe des 2 écoles maternelles et de 6 jardins d’enfants dont 2 sont dans les bâtiments des écoles maternelles, et 4 dans la cité. Lavinia jeune et dynamique mène chaque année des travaux d’amélioration pour les écoles maternelles : en 2013 ce fut les fenêtres, en 2015 l’extérieur et les sols, en 2016 les salles de bains et les sanitaires (travaux pris en charge par la mairie, en 2018 les salles à manger (là c’est la Directrice avec son mari qui ont fait les travaux à l’école 1).

Depuis 2016 le Maire a changé, ayant moins d’entrée d’argent l’aide de la Mairie diminue, le ministère de l’Education a pris en charge les salaires, les fournitures de produits d’entretien pour les écoles, l’entretien des locaux, la moitié de la facture du bois pour l’hiver (soit 5000 euros) l’autre moitié étant à la charge de la Mairie. Cet automne la chaudière de l’école maternelle 2 va être changée.

Les locaux des deux écoles maternelles sont excessivement bien tenus, tout est propre. L’effectif des enfants diminue : 108 enfants à l’école maternelle N°1 et 146 à l’école maternelle N°2, leur situation est plus difficile, car beaucoup de parents partent, 45 enfants sont gardés par leur grands parents nous dit la Directrice. Les écoles maternelles ne ferment que le jour des fêtes fériées comme Noël et Pâques, c’est un grand avantage pour les enfants parrainés ayant ainsi leur repas assuré.

Le personnel

Il est formé de 14 institutrices aidées par 4 aides, une cuisinière ( elle travaille de 6 heures à 14h 15 h) et une aide-ménagère par école, soit 22 personnes. Les institutrices travaillent une semaine le matin et l’autre semaine l’après-midi. Alina, assistante médicale ayant fait 3 années d’études (salaire 500 Euros) est présente tous les matins faisant la navette entre les 2 écoles. Elle surveille la santé des enfants, la Mairie lui a confié quelques médicaments pour le mal de gorge, des oreilles, la température, les poux. S’il y a un problème l’enfant est amené chez le médecin de famille ou à l’hôpital. Le lundi matin elle élabore avec Anca l’économe les menus pour toute la semaine veillant à l’équilibre alimentaire. Les 2 écoles maternelles sont chauffées grâce à 2 chaudières à bois, aussi un homme doit dormir la nuit sur place pour remettre du bois, nécessité absolue. 25 personnes plus 4 hommes d’entretien travaillent dans les 2 écoles maternelles.

La cantine

A 9 heures les enfants prennent un petit déjeuner, à midi c’est le repas, et un goûter après la sieste. Le prix est de 7 Lei (soit 1,80 Euro) par jour (c’est peu elle est plus élevée dans d’autres villes), Anca gestionnaire depuis Février 1990 fait tout son possible : bien nourrir les enfants, c’est elle qui fait les courses chaque jour avec sa voiture et son mari. Quelques changements depuis 2014, les réserves de chaque école maternelle sont mieux équipées : un congélateur (stock de viande de poulet, de dinde, choux, poivrons, persil), un grand frigo (fromage 4 -5 euros, beurre, margarine, yaourt), et les étagères mieux fournies : huile 1 euro le litre, riz 1,5 euro, sucre 1 euro, pâtes, lait UHT environ 1 euro, biscuits. Il est maintenant permis de faire quelques stocks (pommes de terre 300 kilos, carottes, oignons 120 kilos, choux), c’est Anca et son mari qui vont chercher ces provisions commandées au supermarché l’Impérial.

Les menus

Ils sont les mêmes pour les 2 écoles, respectant les normes européennes (les contrôles sont fréquents) : chaque jour les enfants ont un fruit, la viande est surtout du poulet, de la dinde, un peu de porc, pas de viande le vendredi, la margarine est interdite sauf dans la purée, des gâteaux comme crêpes, « gogosh. » (beignets traditionnels) sont donnés une fois par semaine le vendredi. Le prix de la taxe pour les repas est maintenant de 7 Lei soit 1,50 euros par jour, avec 22 ou 23 jours ouvrables dans le mois (pas d’école le samedi, dimanche) la taxe est 33 Euros par mois. Terre des enfants envoie 25 Euros par enfant, par mois, soit la somme de 1 750 Euros par mois pour les 70 enfants parrainés cette année. Cette somme est totalement versée chaque mois aux écoles maternelles même si les enfants ont été absents. Quelques parents 15 peuvent payer la différence soit 8 Euros par mois.

Les enfants parrainés

Le 10 Septembre, 14 enfants parrainés ont pris le chemin de l’école primaire, 7 enfants ayant une situation meilleure (leurs parents ayant trouvé un emploi) ne sont plus parrainés et 4 sont partis à l’étranger leurs parents y ayant trouvé du travail, soit 25 enfants au total. Leur parrainage est reporté sur un nouvel enfant. La Directrice, Anca et Véselina connaissant bien les familles ont établi des enquêtes sociales, et fait un choix parmi les familles les plus défavorisées. Cette année le nombre des parrainages est 70 enfants.

Lors de notre visite à l’école maternelle N°1: Parmi les 20 enfants anciens parrainés, 6 étaient absents, et parmi les 15 enfants nouveaux 5 enfants étaient absents.

A l’école maternelle N°2: parmi les 23 enfants anciens parrainés : 3 étaient absents, parmi les 12 nouveaux parrainés 1 seul enfant absent. Véselina va veiller à ce que les enfants viennent régulièrement.

Les parrainages aident des familles en grande difficulté: Parents sans emploi ou ayant seulement un travail occasionnel, des mères seules, des familles nombreuses, des familles nombreuse ayant des conditions de logement insalubres, exigus, des enfants confiés aux grands parents, des enfants avec des problèmes de santé.

Notre correspondante bénévole sur place : Véselina

Elle va le Lundi et Jeudi à l’école maternelle N°2 et le Mardi et Vendredi à l’école maternelle N°1. Dans les 3 classes (petits, moyens et grands) elle fait 20 minutes de langue française avec les enfants en s’adaptant à chaque niveau. Véselina aime ce travail auprès des enfants, elle était elle-même institutrice. J’avais apporté des petits livres, et abonné l’école au journal « Popi. » C’est aussi un plus pour les écoles maternelles où dès l’âge de 3 ans une langue étrangère est enseignée, les enfants aiment beaucoup ces séances où ils regardent des livres, chantent, apprennent des comptines. Bravo Véselina.

Véselina va aussi prendre la suite du travail de Mr Scobercéa.

Parrains suite à mon appel vous m’aviez envoyé des dons soit la somme de 600 Euros. Nous avons emporté 400 Euros. Les 200 Euros restants seront envoyés par notre trésorière Thérèse Buchot lors du prochain envoi trimestriel des parrainages. Nous avons offert un goûter pour tous les enfants des 2 écoles maternelles soit 115 goûters soit 410 Lei soit 88 Euros. Nous avons acheté des vêtements soit 617 Lei soit 132 Euros et apporté un colis de nourriture à 4 familles très pauvres soit 232 Lei soit 50 Euros. Nous avons laissé 150 Euros à Véselina pour l’achat de nourriture pour les familles les plus déshéritées.

Un grand merci à vous parrains sans qui cette aide ne serait pas. Bravo à l’équipe sur place, qui ne compte pas son temps pour le bienêtre des enfants : Lavinia, Véselina, Anca, Alina et tout le personnel pour leur travail consciencieux, dynamique, toujours à l’écoute des enfants.

Je ne peux conclure qu’en disant : « poursuivons notre action. »

Je lance un appel, je suis à la recherche de quelques nouveaux parrains pour consolider notre action. Parrainez un enfant c’est prendre en charge ses repas à la cantine. Le prix est toujours 300 Euros. Plusieurs personnes peuvent se grouper pour rassembler la somme.

Severine Finielz
04 66 61 66 38
finseve@gmail.com