Rapport Moral
Georgette Draussin, Présidente
Aujourd’hui, c’est presque un rapport moral sur les 3 années qui viennent de s’écouler que j’ai envie de faire, puisque le Conseil d’Administration auquel j’appartiens et qui m’a élue à sa tête en 2019, est arrivé au terme de son mandat et que tout à l’heure, vous allez voter pour les prochains gestionnaires de cette belle association.
Le chantier de nouveaux statuts a été annoncé lors de l’AG de 2021 et nous avions à cœur de vous les présenter aujourd’hui. A l’heure où j’écris ce rapport, je ne sais si vous les accepterez ou non. Mais sachez qu’il nous paraissait important de ne pas nous contenter de promesses, mais vraiment réfléchir à l’avenir pour pérenniser nos actions. Il nous semblait indispensable de clarifier notre rôle et nos attentes vis-à-vis de ceux qui travaillent avec nous et sur place réalisent les projets. Nous voulions aussi répondre à l’évolution de notre société, et aux exigences de plus en plus grandes des lois, ici et dans les pays où nous apportons notre aide. J’en veux pour preuves, les demandes de précisions chaque années plus grandes des banques aussi bien en France, qu’à Tamatave, qui nous ont amené à changer la domiciliation de nos comptes.
Nous sommes rassurés, car nos finances sont stables malgré les aléas dûs à la pandémie de Covid. Et cela ne nous apparaissait pas évident au fur et à mesure des mois d’activités ralenties des groupes. Mais la gestion s’est considérablement améliorée avec le changement de direction à Tamatave. Et nous voyons avec plaisir qu’il peut y avoir des travaux d’entretien indispensables dans ces régions humides. Et la reprise de séjours de vacances au bord de mer pour les enfants qui vivent dans les centres d’accueil, mais aussi pour d’autres parrainés vivant en famille.
Avec la reprise des possibilités de voyage, nous espérons pouvoir retourner faire des séjours à Madagascar, pour avoir sur place une idée plus juste des besoins, mais aussi du travail que chacun réalise. Et créer des liens plus forts qui sont indispensables pour un élan commun.
Déjà, nous avons eu la chance que Danièle Loehr puisse y aller au printemps et elle a pu se rendre compte de beaucoup de changement dans la dynamique des équipes et des conditions de vie des enfants que nous avons en charge. Son témoignage fait aussi état de la dégradation globale de la vie quotidienne des malgaches. Et les échos dans les médias français sont quasi absents, alors que nous savons que les cyclones, la sécheresse ont encore aggravé la famine et leurs conditions de vie indignes d’une grande partie de la population. Et les maladies endémiques n’ont pas disparues. Elles côtoient et même favorisent l’ampleur du Covid, dont il y a peu d’évaluation fiable de faite par les autorités (du moins à notre connaissance).
Au Bénin ou au Burkina Faso, nous ne pouvons envisager d’aller sur place pour rencontrer nos partenaires. Vous savez l’instabilité des pouvoirs dans ces régions et l’insécurité qui y règnent, avec un terrorisme de plus en plus grand. L’actualité, hélas, nous prouve que nous ne pouvons envisager des missions sur place. Et malgré des moyens de communication,
sans commune mesure avec ceux de nos prédécesseurs, nos actions sont difficilement documentées. Problèmes de moyens et surtout cultures différentes. Nos demandes de précisions, de justifications de leurs actions peuvent parfois les étonner car leur faisant penser que nous n’avons pas confiance en eux.
Mais au bout de la chaîne, là-bas, il y a des enfants, et leurs familles chez qui nous avons allumé une flamme d’espoir et qui comptent sur nous. Je plaide pour le maintien de ces aides et l’amélioration de nos échanges.
Ici, les actions des groupes n’ont pas encore repris leur dynamique d’antan. Cependant, grâce au maintien des parrainages, des friperies qui sont toujours aussi actives, nous avons des finances en équilibre. Si les manifestations sont plus timides à redémarrer, c’est que dans les groupes, il n’y a pas assez de renouvellement de bénévoles. Ajoutez-y la prudence dont font preuve certains participants potentiels qui ont encore peur de retourner dans des assemblées. Il va falloir que le temps fasse son œuvre, et nous dise vers où orienter nos efforts. C’est un constat fait dans beaucoup d’autres associations.
Je lance un appel pour que chacun se sente concerné par la recherche de personnes qui pourraient s’impliquer. Nous en avons besoin dans les groupes, mais aussi au Conseil d’Administration, ou pour des rôles de référent. Car Terre des Enfants a de bonnes structures, des personnes de bonne volonté qui l’animent et qu’il ne faut pas décourager. De plus, de mon point de vue, il y a besoin de plus de liens et de communication entre les groupes. Malgré le site et l’agenda, il me semble qu’il manque un peu de partage et de visites des groupes les uns vis-à-vis des autres. Et si nous voulons améliorer la visibilité de nos actions, c’est déjà entre nous que cela doit se faire, autant qu’envers le public dont nous attendons la participation. Nous améliorerons ainsi la connaissance des uns et des autres, l’entraide et l’encouragement.
Le Conseil D’Administration va être renouvelé ainsi que le bureau. Je tiens à remercier ici ceux qui ont participé à cette aventure des visioconférences au moment de réunions, avec les difficultés pour pouvoir « entrer dans la salle », rester stables à l’écran, pour entendre. Nouvelle expérience pour la plupart d’entre nous. Qui nous a appris que nous pouvions travailler ensemble sans nous déplacer, ce qui est un bon avantage, vu les distances. Mais nous avons tout de même apprécié la réunion de mai où nous avons pu nous retrouver en « 3 D » bien réels. Tout comme je suis ravie de vous voir ici aujourd’hui.
Merci à tous pour vos efforts, votre aide et l’espoir que vous partagez avec nous de voir « Terre des Enfants » continuer à être source d’entraide et graine d’humanité.
Le Rapport Moral pour l’exercice 2021 obtient l’approbation à l’unanimité de l’assemblée par vote à main levée.