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Quelques nouvelles de Tamatave

Après la colonie de vacances à Foulpointe, c’est maintenant la transcription des résultats scolaires . Dans l’ensemble, les résultats sont encourageants : 3 sont remis à la famille pour moyenne très basse, et une dizaine de redoublants. Seuls les résultats du Baccalauréat ne sont pas encore sortis, ainsi que les résultats des universitaires.
Pour les primaires et secondaires, nous commençons à payer les inscriptions et ré-inscriptions des enfants parrainés, ainsi que la distribution des fournitures scolaires. La rentrée officielle est prévue pour le début du mois d’octobre 2009, mais d’autres commencent déjà à la mi-septembre (certaines écoles privées).


La vie des centres:

a) A Olombaovao: cette année les enfants sont pas partis en colonie, mais ils sont allés dans leurs familles pendant trois semaines (certains à Vavatenina, d’autres à Fénérive ou à Tamatave même. Voahangy leur a payé les frais de déplacement aller/retour. Seuls Harizo et Stephano sont venus à la colo car ils n’ont pas de famille où aller. Une fois rentrés, les enfants se relaient à la ferme pour aider aux petits travaux.
b) A la Maison Antoine: Les attributions à l’adoption ont commencé. Quelques enfants de la Maison Antoine ont été attribués. Mamie Henriette s’efforce à préparer les enfants attribués en vue de leur prochain départ. Les grandes filles: Sandrine, Faniry, Felana, Micheline passent quelques jours chez Lydia pour changer un peu de paysage.
c) Au Foyer Antoine: Calme complet pendant les vacances. Les institutrices ont pris un mois de congé. Mme Vienne assure la permanence et accueille les parents qui veulent inscrire leurs enfants (uniquement la maternelle); Les résultats scolaires de 2008-2009 sont très satisfaisants : 100% de réussite au CEPE, et 90% à l’admission en 6°.

Pour la rentrée prochaine, des livres de lecture malagasy et des livres de calcul ont été achetés à la demande de Philippe BRAULT, qui seront pris en charge par lui, afin que dans chaque classe chacun puisse avoir un livre pour lire.

d) A l’ONG: pas de vacances. Le travail continue toujours. Cependant, le personnel se relaye pour prendre son congé. Fana est partie durant le mois de juillet, Abel, le coursier du 9 Août au 7 Septembre, et Romy, elle du 09 septembre au 25/09/09.
La distribution des fournitures scolaires aura lieu le 25 septembre 2009. Ce même jour, tous les enfants parrainés seront convoqués au bureau pour recevoir les consignes de l’année scolaire à venir.
Cette année, les enfants aux meilleurs résultats seront primés pour leurs efforts, ceci dans le but aussi de susciter une émulation chez les autres. A ceux qui ont eu une moyenne annuelle de 15 et plus, on va ouvrir un carnet de caisse d’épargne à leur nom: 15 000 Ariary (5 €) à chacun et pour ceux qui ont eu 13 et 14 de moyenne, on leur donne à chacun 10 000 Ariary. La liste des enfants bénéficiaires est affichée au bureau.

e) A Tanamakoa et à Morafeno: l’Association a acheté un terrain de un hectare pour en faire une ferme école. Juliette et les grands de l’alphabétisation s’activent pour mettre en valeur le terrain.
f) Quant à la situation politique, après des tentatives de réconciliation sous l’égide de l’OUA, de l’AGOA etc, le pays s’enfonce de plus en plus. Des centaines de personnes sont devenus chômeurs après la crise. L’insécurité s’aggrave car les vols sont fréquents. La situation politique est sans issue. Les 4 dirigeants: Ratsiraka, Zafy Albert, Ravalomanana et Andry Rajoelina , ne veulent pas faire des concessions et restent campés sur leur point de vue , ce qui fait qu’aucune solution n’a été trouvée, et c’est toujours la population qui paie les pots cassés. Nous souhaitons vivement que cette crise finisse, car les produits connaissent une flambée de prix. Les produits manquent sur les étalages. Les opérateurs économiques se plaignent de ne pas avoir du travail. Dans les grandes surfaces comme Score et Shoprite, les produits laitiers sont devenus hors de portée car ce sont tous des produits d’importation. Les produits locaux n’arrivent pas à satisfaire la demande des clients.

Voilà, ma chère Eliane, ce que je peux dire de notre triste sort. A Tamatave, on peut dire qu’on est calme en apparence par rapport à Tananarive et à Antsirabe.

Bonne lecture, Odette.

Lettre d’une institutrice, école Antoine, Tamatave

Chers amis
L’année scolaire s’est bien passée : mes petits parlent mieux le français. En lecture, langage et récitation, ils roulent bien le « R » avec de bonnes intonations.
Au début, la classe était bruyante, mais aujourd’hui ça va. Au résultat final, il y a 60 passants, mais il y a aussi 10 redoublants en CP2 alors j’aurai 70 élèves pour l’année suivante.
La correspondance de ma classe avec celle de Mme Corine ira bien car mes enfants apprendront à construire des phrases, avoir un peu plus de vocabulaire.
Maintenant, ils vendent des beignets et des pistaches, les plus démunis transportent les ordures des marchands de légumes vers la décharge. Ca me fait mal, mais que pourrai-je faire ?
Maintenant la vie est de plus en plus dure avec la crise politique très tendue. Le prix des PPN [Produits de Première Nécessité] augmente. (… )
Pendant la période de colonie de vacances, j’y étais en tant que cuisinière pour avoir un peu d’argent car les droits d’entrée de mes enfants ont augmenté. Comme mon mari est sans travail, je n’ai pas le droit de me reposer même si je suis fatiguée. Bon je vous laisse car je vais finir par pleurer.
A la prochaine,
Dorothée, maitresse de CP Ecole Antoine.

Lettre de Sœur Marie Florine, orphelinat de l’Île Sainte Marie

Madame la Présidente,
En cette fin d’année scolaire, nous avons le plaisir de vous annoncer que les enfants ont eu de très bons résultats. La majorité des enfants passe dans la classe supérieure.
Durant le mois de juillet, août et septembre, tous à part quelques uns vont rejoindre leurs parents. Durant cette année 2008-2009, les enfants ont pu bénéficier de cours de français et d’activités extrascolaires telles que le basket-ball ou la chorale. Ces activités se déroulaient le samedi et le dimanche après-midi.
Concernant l’activité basket-ball, notre équipe a pu faire des tournois et rencontrer d’autres joueurs de leur âge. Une vingtaine d’enfants a pu bénéficier de l’activité basket-ball et sept enfants de la chorale. Nous pouvons leur proposer également des cours de théâtre et de danse qui sont suivis régulièrement par une vingtaine d’enfants.
Forts de la collaboration étroite qui nous lie, nous pouvons aujourd’hui proposer de nombreuses activités aux enfants, ce qui les aide tant au niveau scolaire que dans leurs relations aux autres. En espérant pouvoir compter sur votre aide dans l’avenir.
Cordialement, Sœur Florine

Situation politique toujours bloquée à Madagascar

Peu de nouveauté depuis ce printemps à Mada.
L’agitation populaire se calme un peu, mais les différentes composantes politiques, (4 mouvances) peinent à se mettre d’accord pour diriger le pays.
Andry Rajoelina, Président d’une Haute Autorité de Transition à la tête de Madagascar, promet des élections dans environ un an…
Marc Ravalomanana, le président en titre, réclame toujours son départ. Un nouveau gouvernement s’est mis en place, mais il n’est reconnu par aucune instance internationale. Tous les grands travaux d’infrastructures sont fortement ralentis ou arrêtés, faute de financement. (70 % du budget du pays dépend des aides internationales).
Le chômage touche tous les secteurs. Le tourisme, qui était en fort développement, est sinistré. Le port de Tamatave, poumon de l’île, dont le trafic augmentait de 20 % par an, tourne au ralenti. Les prix augmentent parfois brutalement. Les gens ont du mal à suivre les tractations entre les anciens présidents. Ils sont las des affrontements et inquiets de la désorganisation des services publics.
Pourtant de nombreux habitants de Madagascar se soucient peu de l’agitation de la capitale. La préoccupation essentielle des Malgaches des villes est toujours de trouver un travail qui assure le riz quotidien.
Dans les campagnes et les villages, (70 % des Malgaches vivent de l’agriculture), les bruits de la ville n’arrivent qu’assourdis. Une bonne partie des Malgaches est loin de connaître les évènements qui se sont produits dans les grandes villes. La vie rurale se déroule comme toujours, avec ses difficultés, ses joies et ses peines, en suivant les traditions ancestrales…
Si une entente n’est pas trouvée rapidement pour permettre aux bailleurs de fonds traditionnels et aux investisseurs de revenir, la pauvreté générale va se transformer en misère générale.

Dernières nouvelles au 09/10/09.
Devant l’imminence de sanctions structurelles et financières de la part de la communauté internationale, il semble qu’une entente à contrecœur se fasse entre les 4 mouvances sur le choix d’un nouveau premier ministre.

Floréal Gracia.

– « Qui mange seul s’étrangle seul. »
– « la richesse est à celui qui en jouit et non à celui qui la garde. »

Proverbes Pachtoune

Campagne de dons:

      6 enfants malgaches cherchent un foyer