Menu Fermer

Une ruche de formation

Le Burkina Faso est en attente d‘une intervention de la CDAO (force armée inter africaine) au Mali, mais, si ce n’est une certaine insécurité due aux armes circulant et servant aux «coupeurs de route», on ne note aucun changement dans la vie quotidienne. S’il y a une attaque militaire, la population redoute tout de même une déstabilisation du Burkina: de nombreux maliens sont entrés au moment du coup d’état, sans qu’on sache qui est qui, et on peut s’attendre à tout.

A Nouna, EDEN est devenu une véritable ruche de formation, qui a reçu des soutiens du ministère burkinabè de la jeunesse et de l’emploi, avec le recrutement et la rémunération de moniteurs.
Pour la classe d’éveil ils sont 3 qui ont rejoint Denis, et devant les nombreuses demandes nous avons dû créer une seconde classe. Nous sommes confiants depuis les succès de nos premiers petits élèves, qui sont tous passés du CP1 au CP2, et les enseignants s’en montrent contents, alors qu’ils sont parmi les très pauvres, qui ont d’ordinaire beaucoup de difficultés.
Nous avons pu aménager une classe, gagnée sur un préau en refaisant la toiture du bâtiment (emportée par la tornade de juillet), et nos deux soudeurs ont fabriqué le mobilier : l’un d’eux est aussi attribué par le ministère, et ils encadrent des apprentis pour fabriquer du matériel agricole pour la clientèle et pour nos apprenants.

Deux moniteurs agricoles nous ont aussi été alloués, nous avons travaillé au programme et au cadre de la formation. Elle devra s’autofinancer avec les récoltes du grand champ travaillé par les élèves, et les élevages : des constructions sont à prévoir pour 2013 (un dossier de subvention est déposé au ministère de la jeunesse). Un petit bâtiment va déjà voir le jour pour abriter la classe et le dortoir, en « voûte nubienne ». Le recrutement et la sensibilisation se font en ce moment. On nous a aussi attribué un chargé de programme qui doit coordonner les différentes formations.
La classe d’alphabétisation est bien encadrée par Sita, avec des élèves motivés, pour apprendre aussi le tricot, le crochet, la couture, la fabrication du savon… Dans le pays on manque de manuels et de programmes précis ((à cause des nombreuses langues et de l’hétérogénéité des formations), mais une structuration est en cours.

Au Foyer, qui accueille des élèves inscrits au collège et au lycée, un Système d’Echange Local est mis en place pour responsabiliser les élèves, les éduquer à la démocratie, à l’égalité garçons -filles, stimuler leur participation aux réunions et aux travaux de leur cadre de vie…. Ils gagnent un « cauri » par heure de travail, ou par point de moyenne trimestrielle au-dessus de 12 ; et ils achètent leur matériel scolaire, brosses à dents, stylos, vêtements (que nous avons envoyés) mais aussi peuvent payer des mois de scolarité, des frais d’examens, ou encore … des amendes pour manquements aux règles. Deux réunions par mois régulent démocratiquement le fonctionnement.
Cette expérience pilote est jugée très satisfaisante et éducative, et Georges notre directeur-responsable s’en félicite ; les moniteurs vont l’appliquer à la formation agricole, puisque les élèves doivent en sortir dotés de matériel.

Le camion transhuma partira fin janvier, transportant des colis de plusieurs ONG pour le Burkina, mais il évitera le Mali en voyageant partiellement sur un bateau.

Pour équiper nos classes, nous avons déjà reçu du matériel demandé, mais nous avons encore besoin de jeux pédagogiques de niveau 4 à 6 ans, de matériel scolaire, de craies, de crochets et de laine, de chaussures de sécurité, de bottes de caoutchouc, de gants de ménage et de jardinage, d’outils divers (baguettes de soudure, pinces, tournevis, serre-joints, perceuses, pulvérisateurs, scies, haches..).