Le pays s’est apaisé après les émeutes de février à avril 2011, qui visaient surtout les corrompus de toutes sortes, mais il souffre déjà de la mauvaise saison des pluies qui a touché toutes les régions. Il est à prévoir des pénuries alimentaires, et chacun attend de voir comment l’état va pouvoir endiguer la montée des prix, distribuer des vivres.
Nous avons apporté des soutiens aux orphelinats: à Boulsa on va rémunérer un vétérinaire pour suivre le poulailler qui n’avait pas réussi. Georges va payer régulièrement sur factures le lait qui fait défaut pour les bébés.
A Sandeba on nous a demandé de financer 5 batteries et un modulateur pour puiser l’eau du forage à tout moment (l’hygiène laissait à désirer) et avoir la lumière la nuit dans les dortoirs. Ayant fait le constat que les enfants sont malnutris, nous nous sommes entendus pour envoyer prochainement l’infirmière que nous venons d’embaucher à Nouna. A Bobo Dioulasso: Les travaux de la maison achetée débutent, les enfants sont en pleine forme, et l’équipe fonctionne bien. Den Kanu reste identique, mais n’est plus accessible aux visites. A Nouna, Mme Gnifoa a déménagé dans son orphelinat neuf, bien équipé.
Formation agricole: nous avons élaboré le document cadre, le règlement intérieur, embauché deux formateurs : Basile, un moniteur agricole déjà expérimenté, une monitrice en alphabétisation, Sita, qui assurera également une part de gestion pour soulager Georges. Il va travailler avec eux en décembre à la mise en place, au recrutement des apprenants, la rentrée est prévue pour le 15 janvier. Ils auront entre 15 et 25 ans: ceux qui ont déjà été scolarisés commenceront les apprentissages pratiques sur nos champs (7ha), notre élevage (le projet d’embouche subventionné par la Direction de l’élevage prend enfin corps). Ceux qui sont analphabètes auront d’abord une année d’alphabétisation en dioula avant de continuer la formation pratique. En vitesse de croisière, grâce aux productions, cette formation doit s’autofinancer, et les élèves pourront bénéficier d’un équipement pour s’installer, après évaluation de leurs efforts (sur les parcelles individuelles et collectives).
Un préau (qui sert le soir de réfectoire et études) est déjà construit pour accueillir une partie des apprenants, et le montage d’une cloison dans le grand bâtiment permettra d’avoir une autre classe.
Une infirmière, Alima, a été recrutée pour suivre tous les élèves (soins de base, suivi des consultations et des traitements), appuyer le Dr Flaissier lors de son séjour pour faire des visites médicales, et assurer les suites (examens spécialisés , opérations). Vu ses états de services dans le domaine de la nutrition, elle pourra se charger de la distribution de lait aux bébés orphelins et appuyer les orphelinats. Un bureau–logement va lui être aménagé.
Nous avons pris contact avec une Caisse Communautaire de santé pour y inscrire les élèves.
La classe d’éveil: nous sommes allés visiter nos enfants de l’année dernière inscrits en CP dans quatre écoles. Ils ont un bon niveau, comparable à ceux qui sortent du jardin d’enfants, les maitres comptent sur eux pour « tirer » la classe. Cette année, 30 nouveaux enfants sont inscrits dans la classe d’éveil. Trois moniteurs étant partis tenter leur chance dans des formations pour devenir fonctionnaires (avec 2 % de réussite), formation d’une nouvelle monitrice, Honorine, qui travaille avec Denis. Réunion avec les parents d’élèves (soutenus par l’ancienne Association de Parents d’Elèves).
Denis va aussi monter un cours du soir: alphabétisation et rudiments de gestion pour les adultes. Nous y avons travaillé ensemble pour poser le cadre et élaborer des exercices.
Nous avons rédigé les contrats de travail, établi les fiches de postes des différents collaborateurs, qui devront donner régulièrement des compte rendus. Nous avons maintenant 4 enseignants, une infirmière, et parmi ceux-ci les responsables de la formation agricole, de la classe d’éveil, du Foyer, ainsi qu’une assistante en gestion. Voilà une équipe prête à travailler avec Georges pour offrir des formations et un cadre de vie aux enfants les plus démunis.
Poursuivant l’objectif général de lutter contre l’échec scolaire, 15 instituteurs ont été initiés aux activités (jeux ) de bibliothèque afin qu’ils puissent les organiser le jeudi, jour de repos. Nous avons pu le faire dans le cadre de la bibliothèque publique de Nouna, qui nous a très bien accueillis, et avec qui nous avons passé un accord: une salle est mise à disposition, ainsi que le fond, et nous l’avons dotée en livres pour les élèves du primaire.