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Deux ans de crise majeure à Madagascar

Madagascar traverse depuis deux ans une crise politique et économique majeure.

Après une élection pour modifier la constitution et proclamer une 4ème République, (54% de OUI) les élections prévues ensuite ont été reportées au 16 mars.
Le parti au pouvoir, fort de sa victoire, demande la reconnaissance de l’Organisation de l’Unité Africaine et de la communauté internationale.
Il semble qu’on aille à petits pas vers un gouvernement d’union nationale, ce qui permettrait de faire des élections plus sereines.
La population laborieuse est lasse des manœuvres politiques.


Beaucoup de Malgaches de la classe moyenne se déclarent désespérés par le présent et sans espoir en l’avenir. Ils sont obligés d’exercer 3 métiers pour essayer de garder leur (faible) niveau de revenu.

Les aides internationales aux structures de l’état sont toujours bloquées, mais des aides humanitaires importantes continuent à arriver via les ONG.

Car les problèmes sont énormes. Des incendies gigantesques ont dévasté des régions entières, sur des centaines de kms, détruisant des parcs nationaux et les plantations nouvelles. Le grand sud souffre de la sécheresse et 700 000 éleveurs ou paysans sont en danger de mort. La délinquance explose. Le commerce informel envahit les rues de la capitale, chacun essayant de vendre quelque chose à l’autre. Les gens n’achètent plus que par 1/4 litre ou ½ kg, mais par 10 cl et 100 grammes. La production de riz a baissé, donc le prix a monté fortement.

Des enseignants, des médecins sont en grève pour demander des salaires non payés depuis des mois. Le taux de scolarisation recule.

Les gens voient en même temps des embouteillages de superbes 4X4 et de voitures de sports, des nouvelles constructions luxueuses qui s’étalent dans des quartiers privilégiés, derrière des murs et des barbelés, gardés par des miradors…

Le petit peuple se réfugie dans la religion. « Tous les matins, on remercie le seigneur, car on est encore vivant ! » nous confiait un voisin.

Dans ce pays qui sombre doucement, les ONG, comme « Terre des enfants« , sont alors de véritables oasis, des bouées de sauvetage pour les enfants et les familles qu’on aide. L’espérance qu’ils ont en nous est énorme, mais on ne peut répondre à toutes les attentes. On doit garder de la modestie devant les difficultés tout en ayant l’ambition d’améliorer toujours ce qui existe.