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Assenblée générale : Rapport moral

Terre des Enfants : Assemblée générale 28 mars 2015
Rapport moral – présidente d’honneur : Eliane Carrière

Ni la lecture quotidienne de nos journaux, ni l’attention portée aux infos du jour déversées par les télés, internet, radios et autres médias ne sont enclines à nous réjouir pleinement. Les gros titres de la ‘Une’ donnent souvent le frisson : que de drames, proches ou au lointains ! que de douleurs peuvent avoir à vivre les humains ! N’y aurait- il que larmes et tristesse dans la vie ? certes la dure réalité est bien là, mais il existe aussi et surtout, des réalisations pleines d’humanité, des actions solidaires, des combats pour la justice, des actes de courage, de dévouement, des gestes de citoyenneté, des manifestations de fraternité, de tolérance, des montagnes de tendresse …et une magnifique espérance sans quoi la vie serait insupportable.

A TDE, une des raisons de notre militantisme, c’est l’action, générée par l’amour.

Je lis et relis souvent, depuis sa parution en 1975, ce monument d’amour qu’est ‘ La Marche aux enfants’ le livre d’Edmond Kaiser dont nous avons adopté la Charte (avec son assentiment) Je le cite :
« Au commencement était l’amour. Puis l’action. Puis l’amour. Puis l’action…..
Au départ, presque rien, presque personne, pas un sou. Un seul trésor : la certitude. Aucune illusion, mais toutes les espérances. Considérer comme gagnée une cause perdue. Le rêve. La volonté, le travail, la possibilité.
Du premier enfant soigné et nourri, aux milliers d’autres aujourd’hui. De l’aide immédiate et directe à l’aide au développement individuel, enfant par enfant, l’enfant / multitude. Malades, infirmes, blessés, malheureux, orphelins, abandonnés…simplement la recherche du plus meurtri, sa découverte, l’information au monde, puis leur application : le secours
»

A ce jour, soit près de 40 ans après sa constitution, l’Association Terre des enfants est riche des forces vives que tous nos bénévoles ont mises, mettent ou mettront en commun pour qu’elle perdure, solidement ancrée dans cet amour des enfants. Les enfants sont dans nos cœurs comme le sang est dans nos veines. Et si nous cessions de les aimer, beaucoup mourraient par arrêt de notre cœur.

Dés l’origine, TDE s’est construit dans une atmosphère de confiance et de paix, avec la fabuleuse mission pour les bénévoles, de donner de l’espoir aux enfants de la désespérance.

Le bénévolat n’est pas un nid douillet, ce n’est pas toujours reposant, il faut beaucoup travailler, il faut aussi savoir se mouiller, dépasser les obstacles ! Cependant il y aura toujours des bénévoles car l’être humain a besoin de faire quelque chose de gratuit dans sa vie. C’est un engagement par le plaisir. La sagesse populaire nous l’enseigne « Dis- moi à quoi tu t’intéresses, je te dirai qui tu es, et les pieds vont là où va le cœur ».
Nous, les bénévoles, avec les donateurs, nous avons choisi de nous intéresser aux enfants. Notre cœur y est et nos pas nous y mènent.
Mais les bénévoles de la première heure ne sont pas éternels ! alors il faut sans cesse ‘donner envie’ à d’autres …donner envie de prendre le relais ; donner envie de poursuivre l’action, dans l’amour, pour ces petits, ces miettes de l’humanité, ces laissés- pour – compte ; choisir de continuer même quand les difficultés sont grandes, les obstacles douloureux à franchir, les remises en question, les grandes peines, les déceptions et l’amertume parfois. Choisir aussi de travailler aussi sereinement que possible, avec confiance, avec un sens profond d’esprit d’équipe pour que la cohésion des groupes, des responsables divers, et du Conseil d’Administration soit assurée et pérenne.

Mais continuer encore et encore car le pire serait d’abandonner

Nous ne ferons pas tout, mais c’est mieux que rien.

TDE a, plus que jamais, besoin des uns et des autres : donateurs et bénévoles- qui sont souvent les deux à la fois-pour que les enfants puissent vivre dans la dignité; nourrir, soigner, éduquer ne suffit pas ; notre mission serait incomplète si nous ne les aidions pas à vivre dans la dignité. Comment ?? en restant humbles devant eux, car un enfant ne doit pas être regardé de haut ; nous devons nous pencher vers lui avec bienveillance et affection, lui dire que notre intérêt pour lui n’est dicté par rien d’autre que notre amour. Sans qu’il se sente écrasé – ou indifférent- s’il croit que nous n’exerçons à son égard qu’une ’charité des pays riches’ qui voudraient se donner bonne conscience, et lui rappeler qu’il n’y a qu’une seule et même terre où les biens doivent se partager.

Lui dire aussi que nous l’aimons.

Ceci est particulièrement valable pour les enfants parrainés.
Parrainer un enfant au loin, ‘là bas’, c’est transformer une petite vie, une vie morne, une vie hésitante, en une vie qui respire à petit feu, mais qui respire, enfin ! Une vie qui, de souffle en souffle, remonte vers la Vie.
Alors le parrain, la marraine, se trouve dans l’ultime certitude d’une fusion riche, pleine, joyeuse, enthousiasmante, avec son filleul, sa filleule du bout du monde, une fusion si forte qu’elle ne passera pas aussi vite que le vent ; car dès que l’enfant est connu, et que les regards se sont croisés – serait-ce avec une simple photo – cet enfant nous est devenu inoubliable et notre cheminement avec lui sera une route au long cours. Jusqu’à ce qu’il puisse vivre sa vie, sans aide, et dignement.
L’envie de rencontrer l’enfant est forte, et nombreux sont les parrains, chaque année, qui s’envolent vers cet enfant lointain mais bienaimé. Au retour, leurs témoignages et leurs cœurs sont remplis de ce bonheur partagé né d’une rencontre.

Mais nos besoins sont multiples pour que nos structures fonctionnent au mieux : orphelinats, foyers, écoles, cantines, centres de santé, d’alphabétisation, d’apprentissage, bibliothèques, sans oublier les caprices du ciel, de la terre ou de la mer, qui détruisent ce qu’ils veulent, quand bon leur semble.
Aussi, c’est avec reconnaissance que nous recevons les dons destinés à ces actions

Enfin, Terre des enfants a besoin de partenaires choisis, là ou nous intervenons.
Si la communication fut, longtemps, un problème majeur, la révolution internet a considérablement amélioré notre mode de travail. Attendre un courrier durant des semaines était une chose ; autre chose est que d’attendre une réponse à nos questions durant quelques heures voire quelques minutes. Ceci nous permet d’être tenus au courant au plus près des besoins par nos partenaires, de leurs difficultés, de leurs petits et grands bonheurs, et d’y répondre. De même, ce miracle moderne transforme les possibilités de communications avec nos donateurs, pour la diffusion des bulletins, des dernières nouvelles, des photos, des vidéos ; utile aussi pour présenter notre calendrier d’activités, passées ou à venir, dans les groupes ; utile enfin par la présence de notre site, qui totalise 41.500 visites depuis 2010- soit plus de 1.200 visites chaque mois.

Utile, pratique, moderne, désormais indispensable, certes, mais internet ne fait pas tout ! ne résout pas tous les problèmes ! il faut, aussi souvent que nécessaire, se rendre sur place, en mission, pour aller à la rencontre directe des enfants et de nos partenaires chargés d’administrer nos ONG ; puis, au retour, rendre compte…les responsables géographiques du Burkina Faso, de Madagascar, de Roumanie, vont donc vous présenter leurs rapports pour l’année 2014.
Le groupe du Vigan vous parlera aussi de ses actions spécifiques
Pour la Colombie et les hospitalisations, (gérées par Espoir pour un enfant- Hérault) le Togo et Haïti, (gérés par TDE Vaucluse) et le Liban, vous trouverez les comptes rendus dans le prochain bulletin (mais aussi dans les précédents)
Pour l’Inde : TDE Aveyron, qui gérait cette action, ne peut survivre au manque d’effectifs dans leur petite équipe, et cesse donc l’ensemble de ses activités. Après 33 ans de présence à Andersonpet, où TDE Gard avait fait construire un Home pour orphelins et enfants misérables, nous nous voyons dans l’obligation de renoncer à notre soutien. Nous rendre sur place n’est pas évident (coût du voyage) et les Sœurs ont trouvé d’autres sources d’aide, y compris en Inde même. Les Sœurs sont d’un dévouement exemplaire, vivant au milieu des enfants, dans les mêmes conditions, avec les mêmes repas, dans ce milieu hostile des Kolar Gold Field, où la terre est totalement polluée par les déchets des anciennes mines d’or, maintenant fermées.

Chez nous : autre ’fermeture’. Le CA enregistre avec tristesse, mais compréhension, l’arrêt des activités du groupe de Bagnols sur Cèze. Renouveler les équipes n’est pas toujours aisé. Mais puisque ’ce qui a été fait est fait’, le travail fidèle de ce groupe – depuis les origines de TDE – a permis de faire survivre puis vivre de très nombreux enfants; le CA adresse à tous ceux qui furent membres actifs de ce groupe, ses plus chaleureux remerciements.

Bonne nouvelle, attendue depuis si longtemps : la préfecture du Gard nous a accordée la qualification ‘’d’Association d’Assistance et de Bienfaisance ‘’ ce nouveau statut qui remplace le précédent (Association d’intérêt général ) ouvre aux donateurs des possibilités plus larges en matière de dons et de legs.

Cette année encore, grâce aux donateurs, fidèles et généreux, aux Groupes travailleurs et motivés, aux bénévoles – polyvalents, multiformes et multifonctions – nous avons pu honorer nos engagements.

Le Conseil d’administration a eu à gérer la somme de 439.000 euros, nous en avons utilisé 411.365 euros. Mais en 2013, nous avions reçu 469.000 euros, soit un fléchissement de 30.000 euros ; ce fléchissement est hélas, constaté dans un grand nombre d’associations.
Pour 2015 le budget prévisionnel est de 433.406 euros. Seules la fidélité, la générosité, et la confiance de tous nos amis nous permettront de réunir cette somme. Notre vigilance doit être intacte et le choix de nos actions très pointu.

Nous n’avons pas seulement besoin d’argent, mais aussi de nous sentir soutenus ; nous avons besoin de cohésion dans nos objectifs, de partenaires intègres, de confiance, de fidélité, d’amitié, de compréhension et d’espoir pour nous donner du courage.

Cet espoir qui rejaillira sur eux, nos enfants du bout du monde. En leur nom :

MERCI ! mille fois MERCI !