Terre des Enfants : Assemblée générale 28 mars 2015
Rapport d’activités Burkina-Faso 2014
Présenté par Franck Derblum , responsable géographique Burkina-Faso.
Situation du pays
Suite aux nombreux événements au Burkina, l’année a été un peu compliquée. Il y a eu les émeutes puis la destitution du président Compaoré qui a créé un climat de panique et de guerre civile. Les déplacement ont été difficiles et de nombreux règlements de compte ont conduit à la destruction de nombreux biens dans tous le pays appartenant à des personnes de l’ancien régime. Ces personnes étant accusées de corruption. Il y a aussi une psychose d’Ebola bien qu’absente du Burkina, ce qui a créé un vent de panique un peu partout. Inquiétudes en raison de la situation au Mali avec une frontière très poreuse. Donc beaucoup de mesures de confinement.
Foyer et responsable sur place
Nous avons connu des difficultés avec nos partenaires notamment Georges. Georges a éprouvé beaucoup de difficultés pour se remettre de son accident.
Parallèlement , dans un souci de devenir autonome au cas où Terre des enfants ne pourrait plus financer les actions au Burkina, Georges a décidé de se lancer dans un projet agricole (bananeraie) totalement indépendante de l’association. De ce fait, Georges a été moins présent au foyer. Nous avons décidé l’embauche d’un moniteur dont le salaire sera financé par une diminution de celui de Georges.
Vie au foyer
La rentrée scolaire a été retardée suite à des mesures de confinement dus aux événements. Il n’y a plus que 15 étudiants car, malgré les émeutes, il y a une réforme qui donne aux professeurs de primaire le statu d’enseignant jusqu’en troisième. Il s’en est suivi des classes partout dans le pays avec à mon avis un résultat qui risque d’ être catastrophique car les enseignants n’ont pas le niveau. Du coup, il y avait moins d’intérêt pour les étudiants de venir chez nous car ils avaient des classes prés de chez eux.
Le budget au foyer a donc été revu à la baisse.
Alphabétisation
Nous avons donc cherché une autre orientation pour le foyer et nous avons décidé de proposer d’alphabétiser des enfants mendiants musulmans. Cela a été le parcours du combattant et il a fallu convaincre l’imam qui a beaucoup fait trainer les choses car il avait peur que nous cherchions à les convertir au protestantisme.
Dans un premier temps, nous avons l’accord pour leur donner des cours mais à la mosquée. Dans un second temps, lorsque nous gagnerons sa confiance, ils pourront venir au foyer. Le but n’est pas forcement de leur faire faire des études mais je pars du principe qu’une personne qui sait lire, écrire et compter a plus de chance de réussir qu’un analphabète.
Toujours sur le même principe, j’envisage de faire de l’alphabétisation pour des femmes plus ou moins jeunes qui ont des enfants car on s’est rendu compte que les filles de l’alphabétisation partaient car elles tombaient enceinte. L’idée est de créer une petite crèche au foyer le temps des cours. L’idée étant qu’une famille dont la mère sait lire et écrire donnera plus de chance dans la vie pour ses enfants.
La faisabilité de ce projet est à l’étude.
Formation agricole
Nous constatons un un demi-échec : malgré l’incompétence du formateur, George a essayé de sauver les meubles : la filière culture s’est plutôt bien passée et les récoltes ont été correctes. Pour ce qui est de l’élevage, cela a été un fiasco et rien de bon n’en est sorti. Les animaux sont culturellement laissés en liberté là bas et on n’arrive pas à leur faire comprendre que c’est mieux de s’en occuper. Les étudiants sont sortis avec un brevet et l’ensemble des récoltes a été mutualisée pour que tout le monde parte avec quelque chose.
Parrainages
C’est le bon point de cette année. Nous avons de plus en plus de nouvelles des enfants parrainés. Ces nouvelles sont transmises aux parrains tous les deux mois à peu prés, voire tous les mois pour certains. Il a été difficile de faire comprendre que les parrains ont besoin de ces nouvelles mais cela a été discuté et nous sommes sur une bonne voie.
Humanitaire
C’est le point le plus important cette année : Suite aux événements et à la faiblesse de l’action sociale, nous avons énormément de demande de lait de la part de jeunes mamans en très grande détresse. Impossible de refuser une aide d’urgence pour des bébés affamés ! Ce qui a placé Colette dans des situations intenables. Nous avons donc augmenté le budget sur ce poste.
L’orphelinat de Bobo Dioulasso que nous finançons va avoir aussi son lot de changement. Sa directrice, Sandrine va quitter définitivement le Burkina pour rejoindre ses enfants en France suites à des problèmes personnels. Elle va continuer à le gérer depuis la France et elle a confié la direction à une européenne qui vit sur place.
Nous serons très vigilants cette année pour vérifier que tout se passe bien et que ce changement ne modifie pas les très bonnes conditions de vie des enfants.
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