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Assemblée Générale 2019 : Rapport moral

Chers adhérents de « Terre des Enfants », chers donateurs, chers parrains et chères marraines.
Chers collègues du Conseil d’Administration, chers bénévoles, chers amis.

Monique Gracia, notre présidente, a eu un empêchement majeur. Elle m’a demandé de bien vouloir établir et présenter le rapport moral de l’année 2018.

Je voulais en préambule souligner l’engagement de chacun des membres bénévoles de l’association, un engagement sans conditions, un engagement à la hauteur de l’objectif que nous poursuivons auprès des enfants les plus nécessiteux.

Ces enfants nous les avons croisés dans des pays où la misère, la violence, le climat réduisent jour après jour les ressources de bases, les ressources vitales. L’Afrique s’appauvrit : On ne sait plus si c’est la misère qui entraine la violence, où la violence qui entraine la misère. Et maintenant, c’est le changement climatique qui vient surajouter de la misère à la misère.

A l’heure où l’Europe ferme ses portes à ces malheureux et croit ainsi pouvoir s’en préserver, l’Afrique se meurt lentement. Là où la terre ne donne plus rien, les seules graines qui poussent se nomment haine et violence. Le Burkina Faso et le Bénin sont désormais entrés dans cette terrible spirale. Nous continuons cependant certaines de nos activités et notamment les parrainages. Les rapports d’activités de nos actions dans ces 2 pays vous seront présentés au cours de cette Assemblée Générale.

Que dire de Madagascar où décidemment rien ne change malgré les promesses des gouvernants qui se succèdent. A Madagascar il n’y a pourtant pas de guerres, et mise à part quelques cyclones, le climat est propice à la culture nourricière et la jeunesse est particulièrement active. Enfin, ce pourrait être une destination touristique de rêve. Et pourtant, Madagascar est toujours dans le top 5 des pays les plus pauvres du monde. Le PIB par habitant est d’environ 1,5 € par jour. Il est de plus de 100 € en France.

Sans aller chercher trop loin, nous voyons aussi comment la population d’un pays comme la Roumanie a du mal à sortir de l’ornière. 50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et n’a pas de quoi vivre dignement. Et là encore, les enfants en paient le prix fort. Aussi, notre soutien aux 2 écoles maternelles de Moldova Noua est un bel exemple de réalisation à mettre au profit de « Terre des Enfants ». Le rapport d’activité de Séverine Finielz sera présenté en séance.

Nous opérons, bien évidemment, dans des pays privés de structures médicales et sociales telles que nous les connaissons en France. Ces structures, nous les connaissons tellement que nous les croyons universelles tellement nous les avons banalisées. Mais curieusement, cela ne nous empêche pas d’en demander plus. Alors qu’ailleurs, loin de nos frontières, nous n’entendons pas de plaintes, les populations font avec, vivent au jour le jour pour arriver à manger, mais pas à tous les repas. Les enfants meurent en silence, parfois de faim, parfois d’autres maladies qu’on ne sait pas nommer.

Devant tant de misère, les bras parfois nous en tombent. Notre action peut sembler dérisoire, voire utopique. Il y a effectivement une part d’utopie dans chacun d’entre nous et je crois profondément en cette valeur quand elle est au service des autres. Marc Twain disait : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Aujourd’hui, j’aimerais faire nôtre cette citation.

Je suis fier, vous êtes fier d’apporter votre goutte d’eau à cette association. Chaque enfant sauvé est une vie gagnée et chaque vie est importante. Je suis heureux, je suis fier de voir le visage mais aussi le sourire de ces enfants, de ces adolescents auxquels nous avons donné la chance d’être protégés, d’être nourris, d’être instruits, d’être soignés. Tous ces moments que j’ai pu partager avec eux me font dire que notre engagement vaut vraiment le coup. J’aimerais aussi vous dire combien ils nous donnent en retour, car ils savent eux que le bonheur est fait de choses simples.

Merci à tous les donateurs, à tous les parrains à toutes les marraines : 500 filleuls comptent sur vous. Merci à tous les bénévoles qui donnent de leurs temps pour organiser des manifestations locales (spectacles, friperies lotos, bols de riz, fest-noz, ferrades, téléthon, etc…). Merci à vous tous, vous êtes formidables car nous avons besoin de cet argent pour faire fonctionner nos écoles, nos orphelinats, nos foyers, et pour les entretenir.
Nous avons besoin de cet argent pour que tous ces enfants aient accès à la nourriture, aient accès aux soins, aient accès à l’éducation et surtout aient accès à votre regard bienveillant qui leur permet de grandir.

Les donateurs ont toujours répondu présents en 2018. Une saison cyclonique particulièrement sévère a provoqué de gros dégrats à Tamatave en début d’année 2018. La mobilisation rapide a permis de remettre hors d’eau notre Maison Antoine qui est le foyer des plus jeunes enfants ainsi que la Maison de Pierre qui est le siège de l’ONG à Madagascar.

Malgré cela, nous piochons encore chaque année dans nos économies pour boucler le budget. Philippe Bertrand vous détaillera cela d’ici quelques minutes. Aussi, nous nous devons de réagir pour revenir à l’équilibre et poursuivre ainsi nos actions.

Côté dépenses nous étudions une réduction possible au niveau de l’école Antoine. La suppression de la cantine et d’une classe de maternelle est à l’étude. Côté recettes, nous prévoyons de réactualiser les frais de scolarité de l’école Antoine et de mutualiser des postes d’enseignants.
Par ailleurs, nous réfléchissons comment mieux gérer nos centres à distance, comment mieux impliquer les équipes locales pour les rendre plus solidaires, comment trouver des sources d’autofinancement dans les pays concernés (fêtes, manifestations, « atelier des chefs », etc..). Nous réfléchissons aussi comment mieux communiquer au sein de chaque équipe, au sein de chaque centre pour impulser de l’intelligence collective car 1+1 est supérieur à 2. Au final, mieux gérer c’est moins dépenser.

En France, en plus de nos activités habituelles, nous avons reconstruit notre site internet pour qu’il corresponde mieux aux exigences du public. Nous pouvons désormais faire des dons en lignes, faire des demandes en ligne, avoir une information plus pertinente et une actualité plus dynamique. Plus largement, l’utilisation des outils numériques nous permet de faciliter les parrainages, les dons, les mises en contact et nous permet également de réduire notre temps et nos coûts de gestion.

Ce virage numérique est indispensable. Il est également source de nouveaux échanges, de nouveaux partages. Il établit un lien avec une jeune génération qui nous attend mais que nous attendons aussi pour travailler ensemble.

« Terre des Enfants » a maintenu en 2018 toutes les actions initiées les années précédentes. Malgré un budget qui n’est pas encore équilibré, nous pouvons compter sur une base solide d’adhérents, de donateurs et de bénévoles. Si nous savons nous entraider pour nous adapter aux nouveaux modes de communication, nous pourrons alors pérenniser les actions que nous avons engagées, voire même les amplifier.

Alors, à nous de jouer maintenant !

Jacques Monteil
Pour la Présidente Monique Gracia