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Assemblée générale 2018 : Compte-rendu situation Madagascar

Administration de l’ONG malgache :
par Monique Gracia

A Tamatave, notre équipe de responsables poursuit la gestion de notre ONG avec compétence, vigilance et bienveillance sous la houlette de Jeanine Sylla, notre représentante. Les salariés de nos centres (Ecole Antoine, Ecole professionnelle Femme à Venir, foyers Maison Antoine et Olombaovao) sont au nombre de 40. Conformément au code du travail malgache, nous respectons les augmentations de salaires demandés, tous les 2 ans, ce qui sera le cas à l’automne 2018.


A Tananarive, l’école la Ruche poursuit la scolarisation des collégiens, grâce à la détermination d’une équipe de responsables malgaches engagés. La masse salariale incluant les charges sociales qui nous incombent s’élève à 56 400€ / an.

La gestion de tous nos centres qui accueillent ou scolarisent nos petit s’avère satisfaisante avec le suivi vigilant de l’équipe de référents qui depuis la France en assure le contrôle. Nos 500 parrainés sur l’île de Madagascar sont assurés de vigilance et de bienveillance à leur égard. Et cela grâce au fonctionnement mutualiste du budget et du suivi régulier des responsables en France.

L’augmentation du parrainage à 28€ / mois, accepté par la quasi-totalité des parrains a permis un réajustement des dépenses, notamment en matière de santé – tous les frais médicaux sont gratuits pour les enfants – et en distribution de PPN, si indispensables aux familles (riz, huile, sucre, farine, sardines …). Cette année écoulée, nous avons été confrontés à des dramatiques évènements :

  • Épidémie de peste (sans aucun décès dans nos centres, heureusement) épidémie qui a engendré les fermetures de tous les établissements scolaires (souvent année blanche pour nos étudiants …)
  • Cyclones ravageurs : 70% des habitations de Tamatave ont été détruites : l’appel lancé pour la réfection de la toiture du centre Maison Antoine a été entendu. Merci à nos donateurs !
  • Les maisons détruites des familles de nos filleuls : certains parrains ont pu répondre à la demande désespérée de leurs filleuls pour reconstruire leur maison; ce n’est pas le cas pour tous, et notre cœur se serre lorsque nous voyons nos filleuls sans toit, mais tout n’est pas possible malgré la meilleure volonté du monde…

Prendre par la main chacun des enfants qui nous sont proposés reste un enjeu majeur dans un pays pénalisé par la corruption et qui souffre d’inégalités majeures.

En effet, Madagascar est le seul pays qui s’appauvrit depuis son indépendance en 1960, sans pour autant avoir connu la guerre. Les espoirs d’amélioration des conditions de vie de la population malgache, qui reste l’une des plus pauvres du monde, ces espoirs semblent ténus. Pourtant l’île n’est pas dépourvue de ressources naturelles, elle n’a pas connu de conflit majeur. Mais à Madagascar, règne une économie de rapines, avec des rentes faciles à prélever sur les aides extérieures, sur les ressources naturelles.

Au sommet, il y a le président de la République et son clan, « les hyper élites », soit environ 10 000 personnes sur 25 M habitants. Ces « gagnants » prennent tout. D’autres pays africains fonctionnent de cette manière, mais à Madagascar, ces élites ne veulent pas voir maigrir le gâteau qu’elles se partagent. Cela engendre un état qui ne s’étoffe pas, un monde de l’entre-soi où chacun cumule ses positions de pouvoir économique, politique, religieux. Les classes moyennes ont été laminées par des récessions successives, par la diminution du nombre des fonctionnaires. Les inégalités de statut héritées des royaumes en place avant la colonisation demeurent. Cette différenciation entre les individus, selon que leur famille appartient à « la caste » des anciens esclaves, des roturiers ou des nobles, entretient le fatalisme.

Le tabou de la violence est fortement ancré dans la société. Ce tabou participe à l’acceptation du peuple malgache à encaisser les dérives de ceux qui détiennent les pouvoirs économiques et politiques. Les trafics en tout genre ont explosé (bois précieux, saphirs…). Des ferments de mobilisation existent mais ils sont toujours issus des élites malgaches et ne parviennent pas à s’élargir au reste de la société. La population est écrasée par des conditions de vie d’une dureté qui laisse peu de place pour penser à autre chose qu’à sa survie quotidienne.

Sources « Conditions de vie de la population malgache » : Chercheurs au centre de recherche / Développement institutions et mondialisation (DIAL) Mireille RAZAFINDRAKOTO, François ROUBAUD et Jean- Michel WACHSBERGER.

Notre engagement humanitaire garde tout son sens quand un petit malgache se relève et construit son avenir, grâce au parrainage, grâce à son accueil dans un de nos centres.