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L’école Antoine – printemps 2009

Cette école a été construite il y a 8 ans, grâce au don testamentaire de feue Madame Camille Michelon, d’Alès. Elle accueille plusieurs centaines d’enfants très pauvres du quartier Androranga. Les enfants sont scolarisés de la maternelle jusqu’au CM2, et sont nourris sur place à midi.

J’ai revu avec bonheur notre Ecole Antoine… Les cyclones saisonnier ont bien noirci la façade, mais les réussites scolaires perdurent… Des centaines d’enfants, promis à la mendicité, y viennent chaque jour, pour y trouver des institutrices motivées et une assiette bien garnie à midi.

J’ai eu droit à une petite fête, avec des nems et des beignets dans mon assiette, il était 15 h, et il y avait eu le repas, chez Mme Odette, avec tous les responsables de Centres « Terre Des Enfants », à 13 h !!
Je me suis exécutée mais l’estomac n’y était pas! la réunion a eu lieu dans une des ex-chambres du 1er étage, transformée en salle de travail pour les instits, en bibliothèque et salle d’informatique. Tout y est très bien agencé et utilisé.
Il y avait Flavienne, Solange, Fleurette, Vola, Seheno, Clarisse, Rose et Fanja , la nouvelle, qui remplace Albertine. Egalement Séraphine, l’intendante, Hortense, qui remplace les instits en cas de maladie ou autre…et Francis, un ancien parrainé qui est employé comme garçon à tout faire: bricolage, entretien des classes, des WC …

La classe la plus chargée est celle du CP1, avec 77 élèves, mais l’institutrice ne s’en plaint pas, elle en est même plutôt fière !

De même, Mme Rose est satisfaite des progrès de ses élèves handicapés, elle en reçoit 10 le matin, et 8 l’après midi et assume sans difficultés, avec dynamisme et amour, les lourds problèmes de ces 18 enfants. (programme ASAMA).

Les élèves achètent leurs cahiers, car nous en envoyons trop peu dans le conteneur, sauf les cas sociaux extrêmes à qui nous donnons tout le nécessaire.

L’écolage est de 1 000 Ariary par mois (0,40 €), et pour la classe ASAMA 7 000 Ariary (3 €) car le matériel pour les enfants handicapés est cher, et vite abîmé.
Pour la cantine, chaque enfant verse 300 Ariary par semaine, soit un demi euro par mois, qui couvrent l’achat du charbon de bois, les produits d’entretien et les frais de déplacements pour l’achat de nourriture de la cantine. Celle ci est prise en charge par l’ONG « Terre des Enfants »: Riz, huile, haricots secs, brèdes, lentilles, pommes de terre et viande 2 fois par semaine…mais l’achat de poisson et de fruits est impossible à ce jour.

Les travaux

Les travaux urgents sont quasiment terminés: Réfection totale des WC, construction d’un château d’eau pour leur entretien, l’eau de pluie sera récupérée à partir des toits, dans une première cuve, qui se déversera dans une seconde, au niveau du sol, le trop plein éventuel sera résorbé par le sable de la cour, en attendant de trouver une autre solution….

Les évacuations des fumées de la cuisine ont été doublées, rendant respirable, enfin! l’atmosphère… le plan de travail est carrelé pour faciliter l’hygiène.
Une gouttière et un tuyau d’évacuation installés entre la classe ASAMA et le CP1 ne laissent plus passer les eaux de pluies qui détrempaient gravement les murs.

Les enseignantes ont un salaire d’environ 100 000 Ariary par mois, (plus ou moins selon l’ancienneté) auxquels s’ajoute la part donnée directement par l’administration (30 000 Ariary) puisque notre école est « reconnue ». Chaque institutrice a un, de ses propres enfants parrainé par TDE, sauf Seheno et Fanja la remplaçante. (A titre de comparaison, Rova, instit à l’école privée Fuschia, gagne 50 000Ariary soit 21 €).

Lalaïna, un jeune homme, donne des cours d’Anglais aux enfants, des cours de perfectionnement de Français, et des cours d’éveil par exemple autour d’un livre que les enfants étudient, puis commentent.

«Ouvrez une école, vous fermerez une prison» Victor Hugo